La philosophie traditionnelle chinoise repose sur la notion de mouvement. Le yin et le yang par exemple sont non seulement complémentaires, mais se transforment et se succèdent aussi. On peut passer du yin au yang et ainsi de suite, c’est la même énergie qui évolue. Il en est de même des émotions: elles peuvent être passagères et se succéder sans qu’on puisse dire forcément qu’il y en ait de bonnes ou de mauvaises. Et si elles existent, c’est qu’elles doivent être nécessaires.

La médecine chinoise n’est pas insensible aux émotions. En tout cas, les émotions sont acceptées comme des phénomènes de base en médecine chinoise, puisque les principales sont liées à des organes, qui sont eux-mêmes reliés à des saisons et à des éléments de la nature. Sur un schéma circulaire, chacun de ces 5 éléments principaux a une place particulière, mais ils sont tous nécessaires et interdépendants, dans un cycle en mouvement.

Avec tous les éléments qu’elle a définis, la médecine chinoise vise sans cesse à aider ou à rétablir un équilibre à l’intérieur des processus énergétiques propres à chacun, dans la personne. Elle cherche constamment à tempérer les excès et à renforcer les faiblesses. Pour ce qui est des émotions, ce sera donc l’excès ou la carence des émotions que les soignants chercheront à équilibrer. Même la joie est censée rester dans certaines limites. Et en principe, en agissant sur les organes, on équilibre les sentiments. De la même façon qu’en renforçant la vitalité on favorise une juste conscience et un esprit puissant.

Si certaines émotions vont jusqu’à entraîner le blocage d’une partie du corps, la médecine cherchera alors à les débloquer pour rétablir la circulation des énergies qui est considérée comme primordiale pour maintenir une bonne vitalité. Cela ne se fera pas forcément en une seule séance de soin. Mais la philosophie chinoise pratique aussi la patience et considère que la santé et la sagesse sont le travail continuel de toute une vie, voire même de plusieurs!