Réflexions sur la cause animale
par Anne-Yvette Peyrard
En conférence vendredi pour le Réseau Info Santé, la naturaliste de Villevocance Anne-Yvette Peyrard a présenté un plaidoyer appuyé pour un meilleur respect des animaux. Elle a évoqué surtout la condition des animaux d’élevage.
Une consommation qui augmente
Leur nombre atteint des chiffres impressionnants, avec l’augmentation de la consommation de viande dans le monde: « On est passés en un peu plus d’un siècle de 3 kg à 90 kg par personne et par an, et cela devrait doubler d’ici à 2050. Un adulte consomme actuellement dans sa vie 7 bovins, 33 cochons, 1300 volailles et une tonne d’animaux marins. L’élevage occupe 60% des terres agricoles. Il consomme 15 000 litres d’eau pour produire 1 kg de viande. Il est responsable de 14% de l’effet de serre. » Et avec l’industrialisation de l’élevage et la course aux bas prix, les conditions de vie de ces animaux laissent toujours à désirer.
Des êtres intelligents et sensibles
Pourtant, beaucoup d’animaux, même d’élevage, font preuve de capacités d’intelligence et de ressentis: pour Anne-Yvette Peyrard, « Ils sont tous sensibles à la douleur, même les poissons. Dans certaines espèces, ils font preuve de sentiments de pitié et d’actes d’entraide envers leurs semblables. Leur intelligence est parfois étonnante: les cochons sont capables de manipuler des joysticks et des tablettes tactiles, et de réguler le chauffage et la luminosité de leur habitat! »
Peut-on manger moins de viande?
Pour la conférencière, végétarienne depuis longtemps, vivre sans manger de viande est possible: « C’est le cas de 40% des Indiens, et de 12% des Allemands. La France ne compte que 2% de végétariens. Pourtant la consommation fréquente de viande est nuisible à la santé de nos systèmes articulaires et cardio-vasculaires. L’association de céréales et de légumineuses doit pouvoir suffire, avec seulement un apport complémentaire de vitamine B12 ». La conférencière a ainsi conclu qu’une alimentation plus raisonnée permettrait aussi de limiter les douleurs infligées à la condition animale. Et des membres du public ont rajouté que ça rendrait les humains plus sereins et plus pacifiques.