Témoignage: Le Féminin et le Masculin enfin en harmonie
par Sandra et Max, habitants du Pilat
À l’issue d’expériences difficiles vécues séparément, Max, 59 ans, et Sandra, 48 ans, semblent avoir trouvé un équilibre pour pouvoir entamer un dialogue enrichissant.
Pour Sandra, la principale leçon qu’elle tire de son parcours est qu’elle a dû d’abord se réconcilier avec le masculin pour pouvoir développer exprimer son féminin:
« J’étais hypersensible et je me suis sentie toujours mal dans ma famille, entre un père et une mère très autoritaires qui ne me laissaient pas trouver ma place. Ensuite, bien sûr, j’ai pris comme compagnon un homme qui leur ressemblait, ce qui m’a confirmé que l’homme était pour moi un danger et un ennemi. Après mon divorce, j’ai pris en charge une pépinière pour vivre, en prenant un rôle d’homme et en niant la femme qui était en moi. Mais c’est là que j’ai commencé à comprendre que le masculin pouvait représenter l’action nécessaire à une sécurisation financière. Et c’est cette prise de conscience du côté pacifique du masculin qui m’a permis ensuite de me réconcilier avec mon féminin. J’en suis persuadée, on ne guérit pas l’un si on ne guérit pas l’autre. Les deux aspects sont indissociables.
J’ai eu, à cette période de transition, une belle histoire avec les arbres. Ils m’étaient familiers, avec la pépinière, et je me suis sentie attirée régulièrement par un grand chêne qui semblait me dire que j’avais besoin de lui, et que je sentirais quand je pourrais en fréquenter un autre. J’ai su après que le chêne était synonyme de force masculine et en effet il me rechargeait pour que je retourne à l’action. Et un jour, en effet, je me suis sentie magnétiquement attirée par un frêne, un arbre symbolique du féminin. J’ai beaucoup pleuré à ses côtés et cela m’a pacifié. J’ai pu alors peu à peu réapprivoiser mon côté féminin, en commençant par mon apparence physique et vestimentaire. J’ai arrêté aussi de jouer au forçat et d’être agressive avec les hommes. J’ai changé de métier… Aujourd’hui, je comprends qu’on a besoin du masculin et du féminin, en soi mais aussi avec l’extérieur, et je me sens prête à accueillir un compagnon. »
Max, de son côté, a commencé sa vie par une première année très difficile:
« J’ai eu une mère très violente physiquement, qui me brutalisait. Au point qu’on m’en a rapidement séparé. J’ai connu ensuite une période plus agréable, de 2 à 7 ans, chez une nounou très affectueuse. Mais le remariage de mon père m’en a à nouveau séparé, provoquant en moi une deuxième fracture dans mon rapport avec le féminin. J’ai vécu alors pendant longtemps beaucoup de colère et d’instabilité dans mon adolescence et ma vie d’adulte. J’ai vécu un certain temps en couple et j’y ai trouvé un peu d’équilibre, mais la femme restait pour moi un mystère. La naissance de mon fils a été pour moi une épreuve, mais j’ai commencé à chercher à me comprendre avec l’aide de thérapeutes. J’ai pu arriver jusqu’à revivre ma première année difficile et comprendre la colère de ma mère. À une période, j’ai eu la consolation de partager la sérénité de mon père vieillissant, puis de me réconcilier très affectueusement avec ma belle-mère. Mais tous les deux ont fini par mourir.
Au final, quand même, avoir fait le tour de toutes mes fractures m’a redonné de la paix avec moi-même. Abandonner les schémas mis en place m’a permis de pouvoir aborder autrement la relation avec les femmes et de rouvrir mon cœur avec confiance. Et c’est un très beau cadeau de la vie que de sentir qu’on peut repartir à neuf. Le masculin et le féminin sont imbriqués et indissociables, comme le yin et le yang. Chacun doit trouver son espace sacré, masculin et féminin. »
Sandra et Max se sont trouvés il y a 7 mois autour des arbres à une Fête de la Nature à Pélussin. Ils ont l’impression d’avoir compris l’essentiel de leurs expériences difficiles, par leurs recherches et avec l’aide aussi de thérapies diverses. Pour eux il y a nécessité d’arriver à se libérer des stéréotypes masculin-féminin, et de toutes les mentalités « distordues ». Ils se sentent maintenant prêts à pouvoir dialoguer et échanger entre eux « avec franchise, respect, distance, humour et joie ». Capables de partager « ce qu’il y a de plus pur dans le masculin et le féminin ». Et, « avec une autre manière d’aborder le monde, avancer dans de nouvelles découvertes créatives ».