Accepter les émotions des enfants
Patrice Iacovella
Sophorologue spécialisé pour enfants et adolescents
www.patrice-iacovella.com
Environ 70 personnes sont venues écouter vendredi la conférence d’un sophrologue proposée par l’association Annonay Réseau Info Santé dans le cadre de Familles en Fête. La majorité du public était composée de parents, qui ont le problème bien contemporain de devoir vivre avec des enfants qui expriment de plus en plus ouvertement leurs humeurs et leurs désirs. Face aux émotions, notre société oscille entre un refus d’écouter les émotions dans les milieux professionnels, scolaires ou dans l’espace public. Mais par contre, elles reviennent en force dans la publicité, le culte de l’individualisme, les fictions médiatiques et maintenant aussi en politique.
Les émotions sont inévitables
« Nous sommes tous des êtres d’émotion, a d’abord affirmé le sophrologue. L’émotion est une réaction physiologique qui passe du cerveau au corps. Si elles sont agréables, comme la satisfaction ou la joie, elles expriment la réalisation de nos désirs ou de nos attentes. Si elles sont désagréables, comme la tristesse ou la colère, elles expriment un besoin non assouvi. Si c’est de la peur ou du stress, elles visent à nous avertir utilement d’un danger. Et nous ne sommes pas tous égaux face à nos émotions. Par exemple, les personnes qui ont une intelligence exceptionnelle ont en général beaucoup de difficultés à gérer des émotions. »
ormés ne déclenchent que notre gourmandise. »
Savoir calmer et écouter
« Les enfants aussi, a poursuivi le sophrologue, jusqu’à 7 ans ou même un peu plus, n’ont pas la capacité de maîtriser leurs émotions. Et il ne sert à rien de vouloir les raisonner. Il faut d’abord leur faire comprendre qu’on les entend, puis leur proposer un lieu ou un moyen pour les exprimer, et en parler ensuite avec eux quand le calme est revenu. » Mais les situations se compliquent souvent quand les parents ont eux aussi leurs émotions: « Les enfants sont des éponges, et on les voit plus énervés quand nous ne sommes pas bien intérieurement. Il ne faut pas avoir peur alors de nous isoler aussi nous-mêmes pour laisser nos émotions s’apaiser. Et il ne faut pas hésiter à leur faire comprendre que nous aussi, les adultes, nous avons nos émotions et nos faiblesses. C’est normal et ce n’est pas une maladie. C’est la vie. »
