Faire l' »Eloge de la Gentillesse ». Tel était l’objectif du conférencier invité vendredi dernier par le Réseau Info Santé et la librairie La Hulotte.
Une attitude chevaleresque
Emmanuel Jaffelin, ancien enseignant et diplomate, s’est récemment fait une réputation de philosophe moderne avec son étude de la gentillesse: « Bizarrement, cette notion n’est par reprise dans les dictionnaires de philosophie. » Dans les faits, il faut évidemment éviter d’être « trop gentil » et de se laisser exploiter par les autres. Plus positivement, Emmanuel Jaffelin la définit comme « une empathie chaude, un moment où on prend sur son temps pour aider quelqu’un d’autre, et en toute liberté, sans qu’on y soit obligé. C’est un acte chevaleresque, de noblesse, une expérience quasi mystique: on laisse de côté son égoïsme pour se consacrer à quelqu’un et tisser une relation. »
Inverser les usages actuels
Cette attitude positive et constructive, Emmanuel Jaffelin souhaiterait bien qu’elle s’impose aussi dans les structures sociales: « Le monde actuel, sur le modèle anglo-saxon, est violent, prédateur et agressif. Il provoque beaucoup de dégâts, sur les personnes et sur la planète. Il faudrait plus d’humanité et de cordialité, à la façon latine. Faire confiance à l’être humain, privilégier les relations, apprendre à donner plutôt que toujours prendre. » Heureusement, il lui semble que « le monde est en train de changer et devient plus solidaire. Il reste à espérer que les Orientaux retrouvent leurs principes philosophiques au lieu d’imiter nos défauts les plus détestables. »