Les chemins du bio
Pierrick De Ronne
Depuis les années 30
Pierrick De Ronne, gérant de la biocoop Bionacelle, a d’abord rappelé l’historique de la culture biologique. Apparue dans les années 30, elle s’est développée dans les années 50 face à l’arrivée des traitements chimiques. Le label AB a été instauré en 1985, le label européen le remplace depuis 2009, avec sa feuille étoilée sur fond vert. Ses exigences restent fortes: une composition d’au moins 95% de produits cultivés en respectant entièrement l’environnement et la santé humaine.
Des habitudes qui évoluent lentement
La consommation de produits bio est maintenant sortie de la marginalité, et elle progresse. Mais elle ne représente encore que 2,6% de la consommation alimentaire, pour 3,8% des surfaces agricoles cultivées. Beaucoup invoquent les prix plus élevés. L’argument vaut pour les produits les plus artisanaux. Il l’est moins pour les produits de base. Par contre, les produits bio sont plus nourrissants et sont moins facilement gaspillés. Et les productions conventionnelles ont des impacts négatifs sur la santé et l’environnement. Mais il semble aussi surtout que les habitudes d’achat sont très lentes à évoluer. Beaucoup de consommateurs hésitent à changer de produits, de marques et de goûts.
Des valeurs à préserver
Au niveau commercial, les hypermarchés se sont intéressés au secteur et écoulent 47% de la production bio. Malheureusement, ils emploient les mêmes méthodes impérialistes qui ont fait leur succès et qui sont maintenant moins appréciées. Face à ces risques de dérive, les magasins spécialisés et les producteurs artisanaux cherchent des moyens commerciaux de rivaliser tout en préservant les valeurs de la filière bio: respect profond de la nature et du travail des hommes, vente en proximité, transparence totale pour conserver la confiance… La vraie réussite du bio serait d’arriver aussi à imposer de nouvelles valeurs dans nos sociétés.