La surmortalité imputée au virus est à nuancer
par Élise X, employée de l’Insee
Travaillant à l’Insee, il m’a semblé intéressant de vous envoyer un lien vers une publication de l’Insee qui traite de la surmortalité due à la Covid, qui met en évidence la courbe des décès (comparée à celle de 2019 et 2018) :
https://www.insee.fr/fr/statistiques/4923977?sommaire=4487854
La surmortalité imputée à la Covid est un fait indéniable, mais qu’il faut cependant nuancer :
extrait :
« Si le nombre de décès est supérieur de 12% en France sur la période du 1ᵉʳ septembre au 9 novembre 2020 par rapport à la même période de l’an passé, il continue de baisser chez les jeunes de moins de 25 ans (- 13%) et est quasiment stable entre 25 et 49 ans (- 1%). En revanche, le nombre de décès augmente de 4% entre 2019 et 2020 pour les personnes âgées de 50 à 64 ans, de 12 % entre 65 et 74 ans, de 14 % entre 75 et 84 ans et de 15% au-delà. «
Voici mes commentaires :
La surmortalité de la Covid touche essentiellement les « très âgés », ceux que j’appelle les « maxi-seniors », c’est à dire ceux qui ont plus de 75 ans et qui se trouvent déjà dans la fourchette d’âge où on a le plus de chance de mourir statistiquement (pour rappel : l’espérance de vie d’un homme en France est de 79 ans)
A noter: le virus touche davantage les hommes que les femmes.
Analyse géographique
D’après la carte, alors que la première vague a touché essentiellement la région Est et parisienne, la deuxième « vague » (bien que je réfute cette appellation ; je préfère parler de « recrudescence du virus ») impacte prioritairement la région Rhône-Alpes et Sud-Ouest du pays.
Pour conclure, la surmortalité due au Covid ne constitue pas l’élément essentiel qui guide les décisions gouvernementales pour tenter de limiter la propagation de l’épidémie (confinement et mesures restrictives des déplacements), mais c’est bien la question de la prise en charge des malades dans les hôpitaux qui est en jeu.
C’est notre système de santé qu’il faut interroger:
repenser l’organisation de l’hôpital, augmenter les moyens matériels et humains, relocaliser la fabrication de médicaments et matériel médicaux, revaloriser les salaires des personnels soignants, élargir le numerus clausus…
Tant de défis qui restent à relever !
Élise