Des adultes surdoués parfois en difficulté

La conférence sur les adultes surdoués a rassemblé une soixantaine de personnes vendredi soir autour d’une spécialiste officielle en la matière, la marseillaise Cécile Bost. Au fil de ses recherches personnelles et de ses compilations, elle a pu affirmer notamment que « le surdon est d’abord une réalité physiologique. Des capacités supérieures d’observation et de raisonnement peuvent être observées dans certains cerveaux par électro-encéphalogramme, IRM ou scintigraphie. Elles augmentent en particulier la sensibilité, l’excitabilité, l’intensité et la complexité de la pensée. »

Une condition différente à gérer
Mais les psychologues ont pu s’apercevoir qu’en conséquence, être surdoué n’était pas forcément une situation facile: « L’enfant surdoué s’aperçoit assez rapidement qu’il est différent des autres et qu’il ne s’intéresse pas aux mêmes choses que ses camarades. Il peut donc en faire un complexe et se renfermer. C’est la même chose pour les adultes qui restent très minoritaires dans la population, 2% environ. Dans certains métiers ils peuvent avoir du mal à faire passer leur besoin de créativité et de recherche , surtout dans les structu res professionnelles rigides. En même temps, leurs surdons ont aussi en revers des faiblesses, dans le domaine relationnel par exemple, ou les rendent même plus facilement sujets à des problèmes physiques ou psychiques. Les surdoués ont donc des problèmes particuliers à résoudre, a pu conclure la spécialiste: gérer d’abord leur différence et la faire accepter par la société. Mais certains s’en sortent très bien. Tout dépend aussi de la façon dont ils ont pu surmonter les problèmes courants de l’enfance et de la vie en famille. »

François BASSAGET, correspondant Dauphiné Libéré